RENCONTRE DES ARTISTES MAROCAINS DU MONDE
Les artistes marocains du monde
MAI – JUIN 2016
La Fondation MAC A de par la mission de renforcer une offre culturelle et artistique plurielle, tolérante et communicative a contribué par l’édition 2014 du Symposium marquée par la participation d'artistes contemporains notoirement reconnus de par le monde appartenant à la communauté marocaine résidant à l'étranger, à consolider les liens culturels des plasticiens Marocains du monde avec le Maroc et de les rénover par une réalisation artistique émergée de croisements culturels, œuvrant ainsi au rapprochement des cultures.
Une exposition d’art contemporain des œuvres réalisées lors de cette édition par des artistes Marocains du monde a accompagné le symposium. Le vernissage a été présidé par Monsieur Le Ministre de la Culture Monsieur Amine Sbihi, le mardi 26 Mai.
Le programme du symposium comprenait un colloque ou ont intervenu des artistes, des critiques d’art et des intellectuels Marocains du Monde, venus du Maroc et d’ailleurs.
Le Ministère des Marocains Résidant à l’Etranger renouvelle cette initiative cette année par un programme qui s’étale sur quelques années afin de donner l’opportunité à un grand nombre d’artistes Marocains du monde de vivre cette expérience unique.
Des débats seront prévus et s’articuleront autour du thème :
Les Racines du Futur
Identité et contemporanéité
LIEU DE L’EVENEMENT : la Maison de l’Art Contemporain Breich.
Fondation MAC-2 Association Pour l'Art et la Culture
Tel : 06 61 46 06 48 - 05 22 31 01 99 - Fax : 05 22 31 30 21
บรรณานุกรม
กําจร สุนพงษศรี. ศิลปะสมัยใหม. กรุงเทพมหานคร: สํานักพิมพไทยวัฒนาพานิช, 2528. ขวัญใจ เอมใจ. คนเล็กๆ. กรุงเทพมหานคร : สํานักพิมพสารคดี, 2544. คนตัวเล็ก [นามแฝง] . เขียนชีวิตดวยหนัง. กรุงเทพฯ : สํานักพิมพบนัเทิงเถิด, 2539. ชลูด นิ่มเสมอ. องคประกอบของศิลปะ. กรุงเทพมหานคร : สํานักพิมพไทยวัฒนาพานิช, 2542. ทิพยสุดา ปทมุานนท. กําเนิดสถาปตกรรม. กรุงเทพมหานคร : โรงพิมพแหงจุฬาลงกรณ มหาวิทยาลัย, 2542. วิษณุ เจริญวงศ. “โลกหมุนรอบความรัก.” บันทึกสวนตวั. ภาษาอังกฤษ - ภาษาไทย, 2545. เอกภพ เลิศรุงอรุณ. “ใกลกวาที่เราคิด.” การบรรยายในเทปโครงการศึกษาตอเนื่องของระบบ Network Twentyone, เมษายน 2548. (เทปตลับ) 1 ตลับ 12 น. อัศนีย ชูอรุณ. ความรูเกี่ยวกบัศิลปะภาพพมิพ. กรุงเทพมหานคร : สํานักพิมพโอเดยีนสโตร, 2532. Gaston, Bachelard. The Poetics of Space. Boston : Boston Press, 196
Instants d’éternité
Figures de l’invisible
C’est dans la palette que lui offrent les marées du désert que l’artiste, Jamal Lansari, va puiser. Dans ce déluge iridescent qui frémit sous les symphonies éoliennes, là où palpite une vie cristallines, exigeantes et impérieuses.
Non loin de la Guelta d’Archei[1], dans l’orange et le pourpre du jour naissant, le vent arrache aux crêtes des dunes une scintillante traînée poudreuse, mêlée d’ocre et de roux. Le désert vous prend alors dans la magie de son éveil diurne, offrant au marcheur ses géométries élégantes et les multiples traces d’un peuple d’insectes et de reptiles comme un parchemin à jamais renouvelé.
Le désert est un bonheur violent où se croisent l’éphémère et l’éternel, le vibrato intense des couleurs et de la lumière, le chant du monde dans son insaisissable fugue.
Avant de devenir démiurge, architecte du fragile et de l’invisible, l’artiste est à l’écoute du regard, géomancien de l’enfoui et du sacré, interprète de l’infiguré, guetteur d’apparitions.
Il entend les messages du vent qui galope comme un cheval fou entre Tibesti et Ennedi,[2] se penche sur notre présent comme on ausculterait une respiration de l’inquiétude, dévoile des galaxies inconnues, nous fait entrer dans la marée d’un outre-monde.
Les peintures de Jamal Lansari témoignent de ces instants d’éternité. Elles disent le silence et les envoûtantes mélodies des chants des pistes, la relation à l’invisible, la mystique d’une permanence presque indécelablea, dans sa fragilité et sa plénitude. Elles nous invitent à désapprendre le réel, entrer dans la haute mer de l’oubli, loin des échos du connu.
Ce sont des images qui révèlent la présence d’un insaisissable, le témoignage d’une traversée, la captation d’un maintenant mémoriel, l’instant subliminal entre le perceptible et l’obscur, entre l’ordre et le chaos. On y décèle des éclats de bleu, des ombres fugaces, des silhouettes indistinctes, quand l’art pariétal racontait le passage de ceux d’avant les Toubous[3].
Nous ne savons rien de l’apparition quand l’apparition nous éblouit. Pourtant, l’œil ne se perd jamais. Il parcourt la ligne de fuite d’un horizon qui rêve d’échappées célestes dans ce territoire austère des errances.
Il se peut que l’on y perçoive la pulsation du désert, quand le cœur bat la mesure dans cette douceur brûlante des ombres bleues.
C’est alors que se révèle l’oublié de nos mémoires, l’expérience mystique, l’interrogation si fertile que nous offre l’œil du peintre.
Demay
[1] Centre du plateau de l’Ennedi, au Nord-est du Tchad. Elle abrite l’une des dernières colonies de crocodiles du Nil.
[2] Le Tibesti est l’une des 23 régions du Tchad. Région montagneuse aux paysages spectaculaires, le massif offre un paysage exceptionnel. L’Ennedi est une succession de massifs de grès. Il constitue l’une des plus grands collections d’art rupestre. Habité par des chasseurs cueilleurs dès 5000 avant JC.
[3] Les Toubous pratiquent le pastoralisme et le nomadisme dans le Sahara central, du Nord du Tchad au sud de la Lybie et au Nord-est du Niger.