Remercîment aux entreprises et associations pour leurs soutiens à la création du voyageur assis sur chaise dans les usines Baxter novembre 1993 - Joué Les Tours :
A l’association Art pour Tous sous la direction de Madame Marie Noëlle Boutier pour la réalisation du projet.
Cette exposition est produite pas la ville de Joué les tours avec le soutien et le patronage du Ministère de la Culture et de la Francophonie de la République Françaises de la direction Régionale des Affaires culturelles, du conseil Général d’Indre et Loire.
Avec le concourt du Musée de la Poste de la société internationale des Laboratoires
Baxter.
Nous remercions particulièrement :
Giraudy – S.N.C.F – imprim’express – Mazda éclairage – Canson – Société Alexandre trupault – Société France contreplaqué – la galerie d’art contemporain Bouvet Ladubet – La poste JouélèsTours – Société Akzo-Astral – E.D.F – Espace culturel Paul Richard – Nouvelle République … les entreprises Lancelin – Imprimerie vaillant -
Avec la collaboration des services techniques de la ville de Joué les Tours –
Et
L’office de Tourisme de Joué-les Tours – Institut National Géographique – Mulitsigne Faites- le vous-même – Bertault – Decaux – Centre Culturel La Pléiade de la ville de la Riche – Etablissement Pinaut – Compagnie Fermière de Joué-lès-Tours – Le cadre d’or – Prosigne – Michel Pennetier « le bleu de Prusse ».
Avec le performance artistique art urbain de la Compagnie Off
Instants d’éternité
Figures de l’invisible
C’est dans la palette que lui offrent les marées du désert que l’artiste, Jamal Lansari, va puiser. Dans ce déluge iridescent qui frémit sous les symphonies éoliennes, là où palpite une vie cristallines, exigeantes et impérieuses.
Non loin de la Guelta d’Archei[1], dans l’orange et le pourpre du jour naissant, le vent arrache aux crêtes des dunes une scintillante traînée poudreuse, mêlée d’ocre et de roux. Le désert vous prend alors dans la magie de son éveil diurne, offrant au marcheur ses géométries élégantes et les multiples traces d’un peuple d’insectes et de reptiles comme un parchemin à jamais renouvelé.
Le désert est un bonheur violent où se croisent l’éphémère et l’éternel, le vibrato intense des couleurs et de la lumière, le chant du monde dans son insaisissable fugue.
Avant de devenir démiurge, architecte du fragile et de l’invisible, l’artiste est à l’écoute du regard, géomancien de l’enfoui et du sacré, interprète de l’infiguré, guetteur d’apparitions.
Il entend les messages du vent qui galope comme un cheval fou entre Tibesti et Ennedi,[2] se penche sur notre présent comme on ausculterait une respiration de l’inquiétude, dévoile des galaxies inconnues, nous fait entrer dans la marée d’un outre-monde.
Les peintures de Jamal Lansari témoignent de ces instants d’éternité. Elles disent le silence et les envoûtantes mélodies des chants des pistes, la relation à l’invisible, la mystique d’une permanence presque indécelablea, dans sa fragilité et sa plénitude. Elles nous invitent à désapprendre le réel, entrer dans la haute mer de l’oubli, loin des échos du connu.
Ce sont des images qui révèlent la présence d’un insaisissable, le témoignage d’une traversée, la captation d’un maintenant mémoriel, l’instant subliminal entre le perceptible et l’obscur, entre l’ordre et le chaos. On y décèle des éclats de bleu, des ombres fugaces, des silhouettes indistinctes, quand l’art pariétal racontait le passage de ceux d’avant les Toubous[3].
Nous ne savons rien de l’apparition quand l’apparition nous éblouit. Pourtant, l’œil ne se perd jamais. Il parcourt la ligne de fuite d’un horizon qui rêve d’échappées célestes dans ce territoire austère des errances.
Il se peut que l’on y perçoive la pulsation du désert, quand le cœur bat la mesure dans cette douceur brûlante des ombres bleues.
C’est alors que se révèle l’oublié de nos mémoires, l’expérience mystique, l’interrogation si fertile que nous offre l’œil du peintre.
Demay
[1] Centre du plateau de l’Ennedi, au Nord-est du Tchad. Elle abrite l’une des dernières colonies de crocodiles du Nil.
[2] Le Tibesti est l’une des 23 régions du Tchad. Région montagneuse aux paysages spectaculaires, le massif offre un paysage exceptionnel. L’Ennedi est une succession de massifs de grès. Il constitue l’une des plus grands collections d’art rupestre. Habité par des chasseurs cueilleurs dès 5000 avant JC.
[3] Les Toubous pratiquent le pastoralisme et le nomadisme dans le Sahara central, du Nord du Tchad au sud de la Lybie et au Nord-est du Niger.